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  • Jean Dusausoy

Le Crémant en Version Originale

Après les fêtes de fin d'année, le passage des Rois sonnent généralement la retraite des effervescents à la cave. Pourtant, il est toujours bon d'en garder une paire de bouteilles sous la main afin d'en explorer toutes les facettes. Adaptons pour l'occasion la citation, attribuée aussi bien à Napoléon Bonaparte qu'à Winston Chruchill, « Je ne peux vivre sans bulle, en cas de victoire, je les mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin. » et, après le Champagne version mono-cépagne et Divorce à la catalane (Cavas & Clàssic Penedès), penchons-nous sur les Crémants.

Si, dans la guerre des effervescents, avec leur 80 millions de cols vendus en 2016, ils sont encore loin derrière Champagne, Prosecco, et Cava (de plus de 300 à 240 millions de bouteilles respectivement), Les Crémants ont une vraie carte à jouer par la diversité de leurs cépages, pourvu qu’ils sachent les mettre à l’honneur.

Et c’est là où le bât blesse car pour briser les poncifs du « champagne du pauvre » et du « il vaut mieux un bon crémant qu’un mauvais champagne », il faut savoir s’en différencier aromatiquement. Et quoi de mieux pour ce faire que de s’identifier à des cépages différents ? C’est ce qu’ont réussi à la faire le Prosecco avec le Gléra (et un coup de pouce du Spritz) et Le Cava avec le Xarel.lo, Macabeu et Parellada. Car avec une même méthode de vinification, dite traditionnelle, et Chardonnay et Pinot noir comme cépages majoritaires, difficile pour les Crémants de se démarquer. Pourtant des cépages indigènes existent dans chacune des huit régions de production et certains producteurs ont choisi cette voie que nous vous proposons ici.

Commençons ce tour de France des crémants en Version Originale par la Savoie, la dernière à avoir obtenu l’appellation en 2014, avec un pur Jacquère du domaine André et Michel Quenard à Chinin. Ce cépage, souvent vif, se prête particulièrement bien à la méthode traditionnelle. Il donne ici un vin tendu et vertical, sensation renforcée par le faible dosage de cet extra brut, mais avec une belle maturité grâce à une exposition plein sud.

PVP : 9,50€

Poursuivons par Arbois dans le Jura voisin avec un crémant rosé issu d'un assemblage du domaine Rolet à partir de propriétés en Poulsard, Pinot et Trousseau sur les terrains de la commune de Montigny les Arsures et du Vernois. Un vin vif avec des arômes d’acacia au nez et de fruits rouges en bouche où la framboise domine pour une gourmandise austère.

PVP : 10,50€

Puis cap au sud pour le Crémant de Die dans la Drôme. A Sainte Croix, au domaine Achard-Vincent, exploitation familiale, cultivée en agriculture biologique et en biodynamie. Le père, Jean-Pierre, adhérent à Nature et Progrès depuis 1968, s’est laissé convaincre par son fils, Thomas, de retour au domaine, de passer à la biodynamie en 2008. Père et fils produisent un crémant tendu aux arômes de fleurs blanches à base de Clairette, Aligoté et une touche de muscat.

PVP : 10,90

Toujours au sud, mais plus à l’ouest, nous arrivons à Limoux où le Crémant côtoie la Blanquette tout comme dans le Diois il côtoyait la Clairette. Les deux étant des méthodes ancestrales (fin de la fermentation alcoolique en bouteille). La cuvée Héritage (2015) vinifiée par Françoise Antech du domaine éponyme est un assemblage de Chardonnay, Chenin, Pinot noir et de Mauzac qui est minoritaire, certes, mais indispensable car donne il donne au tout cette touche aromatique qui parfait l’édifice…

PVP : 12€

Commençons notre remontée par le Bordelais en faisant un stop à Saint Gervais où la maison Rémy Brèque vinifie un atypique extra brut (annoncé comme un brut, mais avec 3 grammes de sucre résiduel) de Sémillon et Muscadelle en bio. De fait, aromatiquement, on a plus l’impression de déguster un Bergerac effervescent que d’être dans le Bordelais.

PVP : 6,50€

Puis continuons par la Loire avec une des plus grosses maisons du Val de Loire, Lacheteau, (appartenant au Grands Chais de France), sise à Vouvray. Ici, le Crémant côtoie, ce vin historique en méthode traditionnelle à base de ce grand cépage blanc qu’est le Chenin (nous y reviendrons). Ce brut millésimé 2014 est, quant à lui, un assemblage (70% Chenin, 20% Cabernet franc, 10% Chardonnay) aux arômes de fleurs blanches.

PVP : 8€

Puis cap à l’est avec une grande diagonale jusqu’en Alsace, à Bennwihr, avec un pur Pinot blanc qui passe 4 années sur lattes, le Grand Prestige Brut de Bestheim, réunion de la maison HEIM et des Caves de WeSThalten puis de BEnnwihr. Preuve que de grosses structures de production peuvent faire aussi le choix d’un Crémant en version originale, ici avec des notes de poires.

PVP : 14€

Et enfin terminons ce tour de France des Crémant par la Bourgogne où la question se pose différemment puisque Chardonnay et Pinot noir sont les cépages historiques de ce terroir avant d’être ceux de la Champagne où ils ont été « exportés ».

Un premier arrêt à Molosmes, dans L’Yonne, non loin de Chablis, où la Famille Moutard, plus connue pour ses Champagnes, y vinifie des Crémants depuis 2015. Un blanc de blancs, assemblage de Chardonnay, brut dans la pure tradition champenoise.

PVP : 16,90€

A l’inverse, le second arrêt nous conduit à Rully où la Maison Louis Picamelot a su développer des Crémants de « climats ». Des parcellaires millésimés en blanc de noirs, En Chazot, ou blanc de blancs, Les Reipes, 1,5 hectare de Chardonnay, situé à environ 300 mètres d’altitude, sur les coteaux plein sud du village de Saint-Aubin. Et c'est là une autre manière de ce différencier, même si les cuvées parcellaires ont tendance à se développer en Champagne également.

PVP : 12€

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